Me voilà confiné à la maison, en pleine pandémie, et forcé de constater avec effarement les problèmes liés à l’approvisionnement de masques de protection : personnel soignant non-protégés, agressions pour vol de masques, revente au marché noir à des prix exorbitants… que faire ?
Avec une possibilité d’action toute limitée, puisque agir de manière indépendante sur le terrain ne ferait qu’aggraver le risque de propagation du virus, il me reste toutefois une petite carte à jouer : fabriquer, localement, à l’aide de mes machines, des masques « maison » pour soulager les besoins en approvisionnement et permettre à l’industrie de s’organiser.
L’idée ne vient pas de moi, bien sûr : de nombreux projets de masques open-source existent sur le net, plus ou moins faciles à réaliser, plus ou moins efficaces. Le but n’est pas de remplacer les masques médicaux, testés et labellisés, mais bien de proposer une alternative, un « service minimum » le temps que l’approvisionnement de masques soit suffisant. Soyons clair : les masques proposés ne sont ni testés, ni approuvés, et loin d’être aussi efficaces que les masques médicaux. Mais ils ont le mérite de pouvoir être fabriqués facilement et localement, et constituent un premier niveau de protection pour les personnes confrontées au public et n’ayant pas accès à des masques médicaux (commerçants, facteurs, populations de zones fortement infectées etc….).
Un masque flexible à coudre, imprimé en 3D
Je vous propose de découvrir ce premier tutoriel, réalisé… par des italiens, en plein cœur de la pandémie. Ce masque est composé de 3 couches de 0.5mm d’épaisseur, imprimées en 3D, à coudre pour lui donner forme, et permet de changer le filtre régulièrement.
J’en ai réalisé un sur mon Ultimaker 2, cousu par les mains expertes de Béryl, et muni d’un filtre en coton (provenant d’un coton pour nettoyer les fesses des bébés, on en a tout un stock ici !). Il vous faudra également des colliers de serrage en plastique, ou de la petite visserie (idéalement en nylon), et un, voir deux, élastiques pour le maintenir en place.
Je l’ai imprimé en PLA classique, mais il semblerait d’après les dernières sources que le mieux est d’utiliser du plactive : un PLA contenant du cuivre, anti-bactérien.
Un masque solide, imprimer en 3D
Ce tutoriel permet de réaliser un masque #NanoHack et de l’équiper de filtres réalisés avec des disques de démaquillage en coton, qui se trouvent partout (demandez à madame, elle en a certainement). Autour de ce projet s’est développé une solide communauté open source, qui vise à améliorer le modèle.
La réalisation est plus délicate, et le design plus complexe, mais il devrait pouvoir mieux s’adapter à la morphologie de chacun (faite le ramollir dans de l’eau à 60°c avant de le thermoformer sur votre visage).
Et maintenant ?
Vous avez une imprimante 3D à la maison ? Profitez-en pour fabriquer quelques masques pour les membres de votre famille, et portez-les si nécessaire lorsque vous sortez. Cela vous permettra de protéger votre entourage, et de contribuer à limiter la progression du virus.
Et pourquoi ne pas en produire quelques-uns supplémentaires, à destination de vos voisins, facteur, commerçants… ? Attention toutefois : le virus survit entre 12h et 48h sur les surfaces plastiques (selon les sources), prenez donc vos précautions pour ne pas en faire un vecteur de contamination !